MARIE ANTOINETTE
(Notre Histoire de France : La Chute de la Monarchie
L'épisode 4 de la deuxième saison de l'émission "Notre Histoire de France", diffusé récemment sur France 2, plonge les spectateurs au cœur de l'une des périodes les plus tumultueuses de l'Hexagone. Intitulé "Louis XVI et Marie-Antoinette face à la Révolution", cet opus, narré par Sonia Rolland, retrace le destin tragique du couple royal. Mêlant reconstitution fictionnelle et analyse historique, l'épisode illustre comment l'étau se resserre autour de Versailles, depuis les prémices de la colère populaire jusqu'à l'inéluctable chute de l'Ancien Régime.
Au centre de cette tempête politique se trouve une figure aussi fascinante que controversée : Marie-Antoinette.
Marie-Antoinette : L'Archiduchesse Incomprise
Née à Vienne en 1755, Marie-Antoinette est une archiduchesse d'Autriche, fille de l'impératrice Marie-Thérèse. Elle n'a que 14 ans lorsqu'elle est mariée au futur Louis XVI pour sceller l'alliance entre la France et l'Autriche. Arrivée à Versailles, elle peine à s'adapter à la rigidité de l'étiquette française. Souvent délaissée par un époux peu intéressé par le pouvoir et la vie conjugale à ses débuts, elle cherche refuge dans une vie de plaisirs et de dépenses qui lui vaudra le surnom cruel de "l'Autrichienne" ou "Madame Déficit".
Une Icône de Mode Avant l'Heure
Si Marie-Antoinette a échoué à conquérir le cœur des révolutionnaires, elle a incontestablement conquis celui de la mode. Elle est considérée par beaucoup comme la première "influenceuse" de l'histoire.
La "Ministre des Modes" : Elle brise les codes en donnant une place prépondérante à sa marchande de modes, Rose Bertin, qu'elle consulte quotidiennement, un privilège inouï pour une roturière.
Les Coiffures "Pouf" : Avec son coiffeur Léonard Autié, elle lance la mode des coiffures vertigineuses, intégrant des objets (maquettes de bateaux, plumes, bijoux) dans ses cheveux poudrés, défiant la gravité et le bon sens économique.
L'émancipation par le vêtement : La mode était pour elle un exutoire, une façon d'affirmer sa personnalité dans une cour où elle se sentait étrangère. Elle popularisa aussi la "chemise à la reine", une robe de mousseline simple et légère, qui fit scandale car elle ressemblait trop à un sous-vêtement pour l'époque.
Une Fin Tragique et Digne
L'épisode de "Notre Histoire de France" culmine avec le procès et l'exécution de la reine déchue. Après la mort de Louis XVI en janvier 1793, Marie-Antoinette est transférée à la Conciergerie. Son procès est expéditif et impitoyable ; on l'accuse de haute trahison et même d'inceste (une accusation qui la fera réagir avec une dignité qui ému l'assemblée).
Le 16 octobre 1793, elle est conduite à l'échafaud sur la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Contrairement au roi qui avait eu droit à un carrosse, elle est transportée dans une charrette, les mains liées dans le dos, sous les huées de la foule.
Les Dernières Paroles
Malgré l'humiliation, elle conserve une allure royale jusqu'au bout. L'histoire a retenu une anecdote poignante sur ses tout derniers instants. En montant sur l'échafaud, elle marcha par mégarde sur le pied du bourreau, Charles-Henri Sanson. Ses dernières paroles furent pour s'excuser :
« Monsieur, je vous demande pardon, je ne l'ai pas fait exprès. »
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Quelques instants plus tard, le couperet tombait, mettant fin au destin de la dernière reine de l'Ancien Régime.
